Un projet de loi à double tranchant

AssNat

Les opinions divergent de plus en plus à l’approche d’une décision importante qui doit être prise au Parlement du Québec.

Le projet de loi 96 est en marge d’être adopté avec ses plus de 200 articles. Ces derniers vont modifier une vingtaine de lois concernant la Charte de la langue française. De ce fait, les services offerts par l’État et les cégeps anglophones seront touchés. Pour ces derniers, on parle entre autres de plafonner l’effectif étudiant du réseau anglophone et de forcer une révision du régime d’études pour y ajouter des cours et des évaluations de français.

Selon certains médias, la décision devrait être prise le 24 ou 25 mai au Parlement, mais la population se fait entendre depuis plusieurs semaines déjà. Des manifestations pour et contre le projet de loi, d’un bout à l’autre de la province.


Une loi pas assez sévère

Si on donne le micro à ceux qui l’appuient, il y a de quoi rassurer le gouvernement. C’est-à-dire, que malgré qu’il y ait plus de 200 articles, ce qui pourrait sembler énorme pour certains, c’est insuffisant pour d’autres. Des militants pour la protection de la langue française estiment que ce projet de loi devrait pousser plus loin dans ses actions.

Toutefois, il y a toute de même une satisfaction pour ces derniers en exigeant que les services publics soient rendus exclusivement en français à la population. Dans certains cas, il y aura des exceptions, a assuré le premier ministre du Québec.


Des emplois en péril

La vision est tout autre pour d’autres citoyens, dont le milieu enseignant anglophone. Rencontrée par La Presse, la directrice générale du collège Dawson (Montréal), craint que le projet de loi coupe l’herbe sous les pieds des enseignants de littérature anglaise.


Un couteau à double tranchant

Pour de jeunes Mohawks à Kahnawake, on lance plutôt un cri d’alarme pour la protection de leur langue et leur culture. Bien que protégés par la Charte, les Autochtones ne sont pas exemptés dans le projet de loi. Interrogés à ce sujet par Radio-Canada, des manifestants ont souligné que l’ajout de trois cours de français, pour un total de cinq dans les cégeps anglophones, pourrait freiner de jeunes Mohawks dans leur accès aux études supérieures. Ceux-ci étant majoritairement anglophones, d’autres déplorent que le gouvernement n’ait pas pris le temps de discuter avec eux.

 Guillaume Jaillet -Unsplash
Guillaume Jaillet -Unsplash

Le français au Canada en chiffres

Selon les plus récents sondages de Statistique Canada,  94,5% de la population québécoise a déclaré pouvoir soutenir une conversation en français en 2016. Au pays, en dehors du Québec, ce sont 10,3% des répondants qui ont déclaré pouvoir faire de même.

Pour ma part, j’en aurais long à dire sur le sujet, mais par ce billet, j’avais surtout envie d’introduire les deux côtés de la médaille plutôt que d’y aller d’un éditorial. Vivant au Québec, je suis habituée à vivre dans une situation francophone majoritaire. Je connais, mais ne vis pas la réalité hors Québec. Malheureusement dans ce débat, plusieurs ne savent même pas qu’il y a des communautés francophones en Colombie-Britannique, en Alberta ni à Terre-Neuve-et-Labrador.


 

J’émets donc mon opinion en ce sens, alors que le débat porte sur la pérennité de la langue française. 95% de la population du Québec peut s’exprimer en français contre 10,3% pour le restant du pays. Qui est ce 10%? Comment ce 10% vit dans une réalité minoritaire? Comment fait-il pour faire briller la francophonie? Que cela change les cartes ou non pour les militants du projet de loi, qu’ils soient pour ou contre, s’intéresser à la minorité francophone hors Québec ouvre assurément les horizons sur le débat.

Mais surtout… suuuuurtout, j’invite quiconque n’ayant pas été à la rencontre d’une communauté francophone hors Québec à le faire! Pourquoi? Parce que pour l’avoir fait, ce fut des opportunités incroyables et je n’ai que de l’amour pour ces personnes, dont plusieurs avec qui je garde toujours contact! Au plaisir de vous revoir et d’échanger avec vous autour d’un café pour parler de francophonie! 😉

 

Image: Assemblée nationale 

Vanessa Lisabelle, blogueuse